Interview avec FURYA pour la sortie de leur album « Eternal Fight »
À l’occasion de la sortie de Eternal Fight, premier album long format de leur carrière, nous avons échangé avec FURYA, groupe toulousain revenu plus fort que jamais après sa renaissance en 2021 (Ndlr : lire notre chronique de l’album Eternal Fight). Entre évolution du line-up, maturation artistique et regard posé sur une scène Metal française, le quintet revient sur la genèse de l’album. Une discussion passionnée, où l’on découvre un groupe plus déterminé que jamais à écrire un nouveau chapitre.
Des débuts à la renaissance : l’histoire de FURYA
Under a Metal Sun : Pour commencer, pour ceux qui ne connaîtraient pas la jeunesse de FURYA, pouvez-vous nous raconter brièvement les origines du groupe ?
FURYA : Furya a été fondé par Benoît Trévise (guitare rythmique) et le bassiste François Hausher (qui nous a malheureusement quitté il y a quelques années) en Décembre 1998 autour d’influences telles qu’ACCEPT ou JUDAS PRIEST. Le groupe a par la suite connu beaucoup de passage jusqu’à arriver en 2021 au line up actuel, après une période de remise en question puis de relance du projet.
UaMS : Qu’est-ce qui a motivé la reformation du groupe après ces longues années de pause ?
FURYA : Après l’éclatement de la précédente formation, en 2013, il ne restait plus que Paul, Nick et Benoît. Nous étions au bord de l’abandon, mais sous l’impulsion de Laurent Duffour, un ami de longue date qui nous a tragiquement quitté lui aussi, nous nous sommes dits que ce serait dommage de s’arrêter là car on sentait que le groupe et sa musique avait encore un potentiel inexploité. Nous avions également envie de faire évoluer notre musique pour qu’elle soit plus en phase avec nos goûts et envies, quelque chose qui soit unique à FURYA, qui nous parle et nous fasse tous vibrer.
Un line-up renouvelé et une identité repensée
UaMS : Ce nouveau départ s’accompagne aussi de changements dans le line-up, notamment l’arrivée au chant d’une voix féminine avec Marjorie. Qu’est-ce que cette nouvelle voix a apporté à l’identité de FURYA et à la façon dont vous composez aujourd’hui ?
FURYA : Auparavant, Benoît composait seul, mais depuis le relance du projet en 2013, Nick et Benoît composent ensemble. L’arrivée de Marjorie a été un défi tant pour elle que pour nous car elle a dû poser ses lignes de chant sur des morceaux déjà écrits pour la plupart, et de l’autre côté, il a fallu faire des ajustements pour mieux mettre en valeur ses parties chantées. Marjorie est un élément important, tant dans l’écriture des textes que des arrangements et même dans l’identité musicale de FURYA. Nous cherchions une voix polyvalente dotée d’une bonne technique, mais nous ne recherchions toutefois pas une voix lyrique afin de ne pas tomber dans le Métal Symphonique pur. Elle a apporté au groupe une couleur, un caractère propre au groupe. Sa voix, son placement et sa créativité ont énormément apporté et à l’avenir, le travail de composition sera effectué en collaboration beaucoup plus étroite avec Marjorie afin de proposer une musique encore plus organique.
UaMS : FURYA existe depuis 1998, et pourtant Eternal Fight, sorti en 2025, est votre tout premier album complet. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de franchir ce cap
FURYA : Avant la formation actuelle, FURYA a connu beaucoup de changements de line up, ce qui n’a pas aidé à bâtir une stabilité, qui est cruciale pour ce genre de projet. Depuis ce nouveau départ en 2013, nous avons trouvé notre équilibre, ainsi qu’avec le recrutement de Marjorie et Johann (qui était déjà présent en 2000 et lors de la première partie de SAXON), qui ont apporté leur expérience et sensibilité dans un esprit de cohésion. Tout ça pour dire qu’auparavant, les ingrédients nécessaires à la réussite d’un tel projet n’étaient pas réunis, alors qu’ils le sont aujourd’hui. Cela dit, il est important de dire que chaque musicien qui est passé dans FURYA a contribué, à sa façon, à ce qu’est le groupe aujourd’hui.
La création d’Eternal Fight : écriture, thèmes et production
UaMS : Comment s’est passée l’écriture des neuf titres ?
FURYA : Benoît (guitare rythmique) et Nick (basse) ont composé les morceaux ensemble, puis chacun a posé sa partie. Nous avons fait quelques ajustements afin de rendre les morceaux plus efficaces, parfois plusieurs allers-retours ont été nécessaires afin d’y arriver. Enfin, Johann s’est occupé de préparer les pistes que nous avions enregistrées chacun de notre côté avant de les envoyer à Lucas La Rosa (que l’on salue au passage), qui a mixé et masterisé l’album.
UaMS : Comment abordez-vous l’écriture de vos textes et des thèmes que vous y explorez ?
FURYA : L’écriture des textes est abordée de manière personnelle et émotionnelle. Notre chanteuse part de la musique composée par Ben et Nick, s’en inspire et y associe un ressenti, un message porté par l’énergie du morceau, puis laisse les paroles et les lignes de chants émerger autour de cette idée. Les thèmes explorés sont venus comme une évidence sur la plupart des morceaux. Sur « Eternal Fight« , le caractère porteur du morceau appelait clairement le thème des combats intérieurs, de l’espoir, mais sous un certain angle, celui pour lequel on doit se battre avant d’espérer atteindre la lumière. D’autres morceaux parlent de résilience, de notre capacité à avancer malgré les épreuves passées, comme c’est le cas dans « Ashes of time« . Cependant, est-ce vraiment une bonne chose de passer à autre chose, d’oublier, si c’est pour retomber dans les mêmes erreurs ? C’est l’un des questionnements que l’on retrouve notamment dans « Hope for a new dawn« .
UaMS : Le single « Eternal Fight » résume très bien l’âme du disque : tension, volonté et envolées mélodiques. Pourquoi avoir choisi ce morceau pour représenter l’album ?
FURYA : On doit dire que ce n’était pas forcément notre premier choix. Mais après réflexion, il nous est apparu que c’était un morceau accrocheur, plein de variations et qui finalement, représente bien ce qu’est l’album dans son intégralité: la ténacité, la résilience et la volonté d’avancer malgré les épreuves.
UaMS : La production laisse beaucoup de place aux instruments et respire vraiment. Quelle était votre vision sonore en entrant en studio ?
FURYA : Nous voulions allier le Heavy Metal aux arrangements orchestraux, donner une couleur symphonique sans tomber dans le Metal symphonique ou épique (bien que cela peut se ressentir par moments). Nous voulions également un son moderne, massif et énergique, ce qui était très important pour nous.
Un nouveau chapitre : label, scène et avenir
UaMS : Vous avez récemment signé avec le label M&O Music. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
FURYA : Cette signature est une grande première dans l’histoire de FURYA et est un grand pas en avant pour nous, ça nous permet de rêver plus grand qu’auparavant. Bien sûr, le chemin est encore long et beaucoup de travail est encore à faire, mais c’est un challenge que nous relèverons avec enthousiasme et confiance. Nous tenons par ailleurs à remercier M&O Music et Alexandre en particulier, qui fournit un énorme boulot !
UaMS : Eternal Fight est un premier album solide et très cohérent. Maintenant qu’il est sorti, comment imaginez-vous la suite ? Une tournée ? Déjà des idées pour le prochain chapitre ?
FURYA : L’album maintenant sorti, notre objectif est de le défendre sur scène et le faire découvrir à de nouveaux auditeurs. Le groupe a été éloigné de la scène pendant plusieurs années, et le temps est venu de renouer les liens avec le public. Nous avons déjà quelques plans pour de futurs morceaux, mais là n’est pas notre priorité pour l’instant. Notre maître mot pour 2026 est la scène.
UaMS : Après votre retour en 2021, avez-vous eu le sentiment que la scène Metal française avait évolué ? Et si oui, qu’est-ce qui vous a le plus frappé ?
FURYA : La scène Metal a beaucoup évolué depuis les débuts du groupe, surtout du côté du Metal extrême, avec une offre de groupes qualitatifs qui est allé croissant au fil des ans. A l’inverse, des styles comme le Heavy ou le Glam semblent se raréfier, ou du moins, jouir de moins de visibilité en dehors des cadors du genre.
UaMS : Enfin, qu’aimeriez-vous dire à quelqu’un qui découvre FURYA avec Eternal Fight ?
FURYA : On peut dire que cet album aura de quoi ravir tous les auditeurs, qu’ils soient d’anciens fans de FURYA ou d’autres qui nous découvrent aujourd’hui. De la mélodie, du punch, des refrains accrocheurs et chantants en passant par des soli vertigineux, il y en a vraiment pour tous les goûts. Une parfaite alliance du Heavy, du Symphonique, de la sensibilité et le tout servi par un son moderne et puissant.
UaMS : Merci encore pour votre temps et vos réponses. On vous souhaite le meilleur pour la suite de la promotion d’Eternal Fight et les projets à venir. À la prochaine et longue vie à FURYA !
