A LA UNECONCERTS

JUST’N’FEST 2025 : Live report – jour 1

Une première soirée 100 % « More Women on Stage »

Vendredi 3 octobre, le Just’N’Fest a lancé sa 6eme édition avec une soirée d’ouverture placée sous le signe du « More Women on Stage ». Une première journée clairement dédiée aux artistes féminines, qui a mis à l’honneur la puissance, la créativité et la diversité des scènes Rock et Metal au féminin. Quatre groupes, quatre univers, et une seule constante : l’énergie contagieuse d’artistes qui envoient du lourd.

KILL THE PRINCESS

Les princesses sont mortes, vive les rockeuses

On les avait quittées à Clisson en juin dernier au Hellfest Le Off, et les revoilà plus déterminées que jamais. KILL THE PRINCESS a ouvert le Just’N’Fest avec son Rock alternatif et avec aux commandes Ornella « Nell » Roccia, chanteuse et guitariste charismatique, capable de passer de la douceur au cri rageur avec une aisance déconcertante. Résultat : un set toujours aussi explosif sans concession !

La setlist, légèrement remaniée depuis Clisson, conserve ses fondamentaux. « Nightmare », « To the grave » et « The weak man » ouvrent toujours le bal, avant une partie centrale renouvelée avec l’excellentissime « Lies », « Changemakers » et les deux titres sortis depuis cet été « What you wanted » et « The outsider« .
Les quatre morceaux finaux « Like a prayer » (reprise survitaminée de Madonna reprise en chœur par le public), « Snakes », « Inanimate toy » et « Running after time » concluent en apothéose un concert mené tambour battant. Sur l’avant-dernier titre, Nell, qui était pleine de plaisanteries toute la soirée, demande un wall of death. Elle lance alors au public avec humour : « Il y a quelqu’un en face de toi. Autant faire connaissance en début de soirée ».

KILL THE PRINCESS, c’est plus qu’un groupe de quatre filles : c’est une déclaration d’indépendance. « On ne veut pas tuer la princesse, mais l’image de la princesse », rappelle Nell entre deux morceaux. Et ce soir-là, à Saint-Just, le message a résonné fort : les princesses sont mortes, vive les rockeuses !

MUNDILFARI

Entre ténèbres et résilience

Deuxième groupe de la soirée, le groupe vauclusien MUNDILFARI a littéralement plongé le Just’n’Fest dans la pénombre. Dès les premières notes, la scène se pare d’une lumière bleutée et d’un halo de fumée, installant une ambiance à la fois mystique et oppressante. Le sextuor arrive alors discrètement sur scène pendant que leur intro se joue puis le set démarre fort avec « The last soul standing », morceau d’ouverture emblématique, où l’alchimie entre les musiciens se ressent immédiatement. Karen Hau, désormais pleinement intégrée au groupe depuis sa première apparition l’hiver dernier, impose sa voix avec assurance et puissance.

Mais la performance du soir avait un parfum de défi. Julien, le batteur, jouait blessé. Un claquage au mollet droit menaçait même leur venue au festival. Pas question pour lui de déclarer forfait. Son jeu, adapté pour l’occasion ainsi qu’avec beaucoup de repos, troque la frénésie habituelle de la double pédale contre un groove plus organique et expressif. Et loin de le freiner, cette contrainte semble l’avoir galvanisé. Julien frappe ses fûts avec une énergie débordante, hurlant parfois dans l’effort mais sourire aux lèvres.

La setlist, légèrement réarrangée depuis leur première partie pour SETH à la Moba, alterne entre les titres à présent familiers de leurs deux albums comme « Dreki », « A strange beast », « Into the dark box », « 99#6 » ou encore « Beasts of revenge ». Le public héraultais, d’abord curieux, se laisse rapidement happer par la cohésion du groupe et l’intensité de chaque morceau; ce qui déclenche quelques pogos dans la horde au plus près de la scène. L’apparition du Spectre – entité scénique emblématique de MUNDILFARI – achève d’immerger la salle dans leur univers entre ombre et lumière. Sans oublier – les femmes étant à l’honneur ce soir – le talent de Gaëlle leur violoncelliste qui en impose sur scène autant par sa présence que par ses airs joués superposés au duo guitare/basse.

Un concert fort, à la fois sombre et lumineux, qui restera sans doute comme un moment marquant de cette première soirée « More Women on Stage ».

FALLEN LILLIES

Sans filtre et sans compromis

Pour leur première date dans le Sud, les FALLEN LILLIES ont frappé fort. Tout droit venues de Franche-Comté, les quatre musiciennes ont livré un show survitaminé à l’image de leur Rock sans concessions : brut, sincère et porteur de sens. A peine le show commencé, Hélène, la frontwoman charismatique, lançait avec humour : « On est venues prendre la température du public ! »  Visiblement, le thermomètre a explosé ! Dès les premiers riffs, la fosse s’est transformée en un joyeux chaos. Les slams se sont enchaînés, et dans un moment resté gravé dans les mémoires, Hélène elle-même s’est faite porter dans la foule tout en continuant à chanter tout en étant portée à bout de bras. Une image parfaite de ce que sont les FALLEN LILLIES : proches du public, libres et pleines d’énergie.

La setlist faisait la part belle à leur premier album No master for Lilly, avec notamment « Puppet show », « Virgin Lilly » et « Backlash », mais laissait aussi entrevoir ce qui nous attend pour la suite. La majorité des titres joués provenaient de leur deuxième album Cran, dont la sortie est prévue le 24 octobre. Pas question de spoiler, mais disons simplement que la langue de Molière y prend une place plus importante et que les textes frappent fort. D’ailleurs, Hélène, sourire complice aux lèvres, a demandé au public de ne pas trop partager ces nouveaux morceaux sur les réseaux avant la sortie officielle.

Sur scène, le quatuor dégage une rage contagieuse. Les riffs de Laura sont nerveux, la rythmique à la batterie de Marine solide et celle de Laetitia à la basse bien maîtrisée malgré qu’elle ait rejoint le groupe récemment. Quant aux textes scandés par Hélène : percutants ! Mention spéciale au titre « Féminicid-19« , qu’on avait découvert lors de leur passage au Hellfest, toujours chargé de cette même intensité et de cette juste colère pour dénoncer l’inaction du gouvernement face aux féminicides durant les confinements du Covid.

Les FALLEN LILLIES cherchent à se faire entendre et en ce vendredi soir leur voix a résonné fort, très fort. Un passage plus que réussi pour leur première venue dans le Sud, salué par un public conquis. Oui, on peut le dire : les FALLEN LILLIES ont pris racine à Saint-Just… et elles y ont semé une belle dose de révolte et de Rock’n’Roll.

MADAM

Un final électrique pour une première soirée en apothéose

Toulouse était décidément bien représentée sur cette édition du Just’n’Fest, avec MADAM en tête d’affiche de cette première soirée, avant les SIDILARSEN le lendemain. Et il faut dire que le trio n’a pas fait les choses à moitié. Pour clore cette soirée « More Women on Stage », les trois musiciennes ont offert un set d’une heure, sans temps mort, bourré d’énergie, de sueur et d’attitude.

Le concert démarre pied au plancher avec « Broken city », et dès les premières mesures, la température grimpe d’un cran. Le public, déjà bien échauffé par les groupes précédents, entre immédiatement dans la danse. Le trio déroule ensuite une setlist dense et généreuse de seize titres, qui pioche autant dans les deux premiers EPs que dans leur excellent premier album Thanks for the noise. On y retrouve des morceaux phares comme « La meute », « The ride », « Battleground », « She’s gone », « The Niki song » ou encore « Witches ».

Sur scène, Gabbie, Marine et Anaïs incarnent littéralement la rage Rock : entre regards complices, sourires et débordements d’énergie, leur plaisir de jouer est contagieux.
Côté ambiance, c’est le feu total. Il aura suffi de quelques titres pour que la fosse s’embrase complètement. Les toulousaines, sous leurs airs angéliques, en ont clairement sous le capot. C’est une véritable déferlante d’énergie pure, sans fioritures, sans triche, sans artifice. 

Le set se termine en apothéose avec « Dance« , un morceau au titre on ne peut plus explicite. Toute la salle se met à bouger, sauter, crier. Le moment est euphorique, presque cathartique, comme une explosion finale après une heure d’intensité continue. C’est indéniable : MADAM est une valeur sûre de la scène Rock actuelle. Leur show était une clôture parfaite pour cette première soirée du Just’n’Fest, où les femmes ont pris la parole, la scène… et les cœurs du public.

Impossible de rêver meilleure ouverture pour cette 6ᵉ édition du Justnn’Fest ! Entre énergie brute, attitude et talent, les groupes féminins de cette soirée « More Women on Stage » ont mis tout le monde d’accord. Une première soirée intense, pleine de bonnes ondes et de décibels…et la suite s’annonce tout aussi explosive pour le lendemain !
Lieu : SALLE RENÉ VALETTE
Ville : Saint-Just (34)

Date : 03/10/2025