LANDMVRKS – « The darkest place I’ve ever been »
L’album de la consécration
Quatre ans après avoir fait trembler la scène metalcore avec Lost in the waves (2021), les Marseillais de LANDMVRKS dévoilent leur quatrième album, The darkest place I’ve ever been, sorti le 25 avril. Un disque très attendu, chargé d’une intensité émotionnelle rare et d’une maturité qui confirme leur ascension fulgurante. À force de tournées marathon et d’un travail acharné, le groupe s’impose désormais comme l’un des fers de lance du Metal français… et au-delà.
Le défi était de taille : continuer à faire évoluer leur son sans trahir leur ADN. Mission accomplie. LANDMVRKS livre un album dense, audacieux, où la rage se mêle à une sensibilité poignante. Une œuvre qui explore sans concession les luttes intérieures, portée par la voix caméléon de Florent Salfati, plus impressionnant que jamais.
Première écoute : une claque d’émotions
Dès la chanson-titre, « The darkest place I’ve ever been », le ton est donné : une intro délicate, presque apaisée, pulvérisée au bout d’une minute par un blast beat dantesque et un riff lourd à la Gojira. Le cœur s’emballe, les frissons montent. Le voyage ne fait que commencer.
Suivent des morceaux déjà dévoilés comme « Creature » ou « Blood red », qui, même après plusieurs écoutes, n’ont rien perdu de leur puissance. On note un choix fort : une présence du français bien plus marquée, avec des titres comme « Sombre 16 » ou « La valse du temps », donnant au disque une authenticité rare dans le metalcore moderne.
Les textes, profondément introspectifs, parlent de perte, de désespoir mais aussi de résilience. LANDMVRKS ne se cache plus derrière des métaphores : ici, la douleur est frontale, presque palpable. Et cette sincérité touche juste.
Ce qui frappe ici, c’est la diversité. Aucun morceau ne se ressemble vraiment. Chaque titre explore un pan différent de leur univers, entre passages ultra-agressifs, envolées émotionnelles, moments de rage pure et instants suspendus. Le tout avec une fluidité impressionnante.
Côté prod’, tout est millimétré sans jamais sonner artificiel. La patte du groupe est là : ce sens du groove unique, cette capacité à rendre un refrain fédérateur sans jamais diluer l’énergie qui s’en dégage.
Track-by-Track : montagnes russes émotionnelles
- The darkest place I’ve ever been : Démarrage en douceur avant une déflagration brutale. L’une des intros les plus efficaces du groupe.
- Creature : Un chef-d’œuvre taillé pour la scène. Rap incisif, refrain aérien, énergie contagieuse.
- A line in the dust : Un duo qui fait mouche avec en invité Mat Welsh du groupe WHILE SHE SLEEPS. Mélodie entêtante, refrain solide. Un vrai banger en live.
- Blood red : Mélancolie et violence s’entrelacent, sublimées par des paroles en français d’une poésie glaçante.
- Sulfur : Le titre le plus violent du lot, taillé pour déchaîner les Wall of Death. À écouter fort, très fort.
- Sombre 16 : Interlude rap surprenante, terriblement bien placée. Petite pépite qui annonce un tournant dans l’album.
- The great unknown : Un morceau à la vibe très Linkin Park. En effet, la rythmique au bout de 20 secondes a un quelque chose de « Breaking the habit » et le timbre saturé de Flo sur le refrain se rapproche de celui de Chester Bennington.
- La valse du temps : Une valse sombre, magnifique et terriblement touchante. Le morceau le plus ambitieux et réussi de l’album.
- Deep inferno : Un concentré de violence maîtrisée, avec un débit vocal impressionnant et un groove implacable.
- Requiem : Promis comme un titre extrême, il impressionne par son intensité mais demande plusieurs écoutes pour livrer tout son potentiel.
- Funeral : Dernier souffle mélancolique, porté par un piano fantomatique. Une fin douce-amère pour un album en montagnes russes émotionnelles.
Verdict : un diamant brut !
The darkest place I’ve ever been est plus qu’un simple album de metalcore. C’est une catharsis brute, un exutoire pour les douleurs enfouies. LANDMVRKS parvient à repousser ses limites, à creuser plus profondément ses émotions sans jamais perdre sa force première. Un disque humain, touchant. Un album dense, riche, où l’énergie urbaine, le Metal, le rap et la chanson française se fondent dans une harmonie déchirante. Un véritable passage à l’âge adulte pour le groupe.