Primal Age – « Until the last breath »

Le 23 mai 2025, Until the last breath, le quatrième album studio du groupe PRIMAL AGE, est venu secouer les fondations du hardcore français. Sorti via WTF Records, ce nouveau chapitre du groupe normand démontre que, plus de trente ans après sa formation, la rage est intacte, les convictions toujours brûlantes et la musique plus affûtée que jamais.

Formé au début des années 90 à Évreux, PRIMAL AGE s’est imposé comme l’un des piliers du hardcore métallique européen. Vegan, straight-edge et résolument engagé, le groupe n’a jamais fait les choses à moitié : concerts en pagaille (plus de mille au compteur, sur trois continents), prises de position claires et des albums qui ne trahissent jamais leur identité. Until the Last Breath ne fait pas exception. Bien au contraire : il enfonce le clou.

Trente-trois minutes de pure intensité

Dès les premières secondes, l’ambiance se fait pesante : une respiration haletante et un rythme cardiaque monitoré installent un climat anxiogène, comme le calme avant la tempête. Et cette tempête, c’est « Empire will always fail », un premier morceau au riff martial, aux blasts millimétrés, à la tension maîtrisée. Le groupe donne le ton : pas de demi-mesure, pas de retour en demi-teinte. PRIMAL AGE est là pour frapper fort et juste. Le groove de « False pretense », l’intensité de « No regrets » ou encore les riffs acérés de « Shadows of intolerance » témoignent de cette cohésion retrouvée.
Mention spéciale à « Voiceless ones », brûlot antispéciste hurlé à plusieurs voix, qui risque de devenir un moment fort en live où le public reprendra sûrement en chœur les « We are ! ».

Une production solide, un message clair

Enregistré au Swan Sound Studio et masterisé par Alan Douches (Converge, The Misfits, Mastodon…), Until the last breath bénéficie d’un son massif et précis, qui conserve toutefois une rugosité bien sentie. La voix de Didier, toujours aussi déchirée, reste l’un des piliers de l’identité du groupe. Les guitares de Benoît et Florian tranchent dans le vif, tandis que le couple basse/batterie assure une rythmique solide et sans relâche.

Avec « Madness », petite respiration instrumentale, PRIMAL AGE prouve aussi qu’il sait ménager ses effets. Cette accalmie mélancolique permet de mieux apprécier la reprise de l’assaut sur la seconde moitié de l’album, avec des titres comme « The meaning of life » ou « Undisguised shame », d’une efficacité redoutable.

Hardcore pur, valeurs intactes

Ce qui force le respect, c’est la constance du propos. PRIMAL AGE ne cherche pas à coller aux tendances du moment. Le groupe reste fidèle à ses racines tout en affinant son écriture. Chaque morceau est pensé pour faire sens, musicalement comme au niveau de l’engagement. Leur hardcore, aux diverses sonorités métalliques, sonne vrai, sincère, sans fioriture.

En dix titres, Until the last breath rappelle que PRIMAL AGE est bien plus qu’un vétéran de la scène : c’est un groupe vivant, pertinent, mordant, qui ne lâche rien. Un album taillé pour la scène, pour les pogos, pour les poings levés. Et pour rappeler que tant qu’il leur restera un souffle, ils continueront à crier, jouer, lutter : longue vie à PRIMAL AGE !