BRONCA – « Bronca »

Il y a des groupes avec lesquels le feeling passe instantanément, comme une lettre à la Poste. BRONCA en fait partie. Nous les avons découverts lors de la première édition du Martigues Metal Fest en août 2024 et leur prestation n’est pas la seule chose qui nous a marqués. Découverts sur scène, les quatre membres nous ont immédiatement séduits par leur bonne humeur contagieuse, leur accessibilité et cette envie sincère de partager leur passion.

Une formation récente mais une expérience affirmée

Ce qui rend BRONCA si attachant, c’est aussi leur histoire commune. Originaires de La Fare-les-Oliviers (Bouches-du-Rhône), Ben, Mitch, Tom et Dim sont loin d’être des débutants. BRONCA est un jeune groupe mais chacun de ses membres possède plusieurs années d’expérience. Ironie du sort, bien qu’ils se connaissent depuis longtemps, ils n’avaient jamais joué tous ensemble. Chacun d’eux a roulé sa bosse dans d’autres formations et cette expérience collective se ressent dans la maturité de leur son, mais aussi dans leur prestance scénique. Quand ils montent sur scène, quelque chose d’authentique se dégage. Ils savent ce qu’ils font et pourquoi ils le font. L’envie de former un groupe commun est née tardivement mais elle a été la bonne. L’écoute de leur premier album éponyme, sorti le 3 mai dernier, confirme sans peine l’excellence de cette réunion musicale.

Rock, stoner, grunge : un cocktail bien dosé

Présenté par le groupe comme un mélange de Rock, de Stoner et de Grunge,  les influences sont bien là : assumées et réinjectées avec intelligence dans des compositions solides. L’album tient bien ses promesses et va même au-delà. Il élargit le terrain de jeu esquissé sur leur premier EP Veins (2024) et explore de nouvelles textures, sans jamais perdre en cohérence.

« Like a rooster »,  l’un des morceaux phares, illustre à merveille cette évolution. Dès les premiers riffs, on est transporté en plein cœur des années 90. L’ambiance Grunge y est palpable, évoquant instantanément les grandes heures de Nirvana, Mudhoney, L7 ou encore Babes in Toyland. Mais loin de n’être qu’un clin d’œil nostalgique, BRONCA insuffle une modernité brute à ce son rétro, comme si les années avaient aiguisé les angles sans émousser la rage.

Autre moment fort : « Our Times », notre coup de cœur placé en milieu d’album. C’est une véritable pépite, aux allures de ballade moderne, douce en apparence mais nourrie d’une belle énergie intérieure. Le contraste entre ses sonorités aériennes et ses montées plus pêchues est maîtrisé de bout en bout. Et puis il y a cette phrase : « We have a chance to be better ». Simple, directe mais diablement efficace. Elle résonne longtemps après l’écoute, comme un mantra d’espoir lucide.

Musicalement, le quatuor est au sommet de son art. Benoît, au chant principal, impose sa voix éraillée, puissante, empreinte de vécu. Sa guitare saturée s’imbrique parfaitement avec celle de Thomas, qui assure aussi des parties vocales secondaires, apportant une profondeur supplémentaire à l’ensemble. Derrière, Dimitri (basse) et Mitch (batterie) forment une section rythmique solide comme un roc, précise, toujours au service du groove. L’alchimie est là, indiscutable, fruit de leur complicité sans faille.
On sent dans chaque morceau une envie de durer, de construire un univers, tout en gardant cette fraîcheur spontanée propre aux premières œuvres. BRONCA ne triche pas : leur musique est directe, sans fioritures. Ils assument leur identité et c’est sans doute ce qui les rend aussi percutants. « The Gathering » clôt magnifiquement cette traversée sonore avec une ambiance stoner assumée et parfaitement digérée.

Un coup de cœur, une promesse

Entièrement autoproduit, l’album, , dans son ensemble respire la cohérence, la passion et la sincérité. Il se bonifie à chaque écoute, révélant des détails, des intentions, des ambiances qu’on n’avait pas perçues au premier passage. Avec ce premier opus éponyme, BRONCA ne signe pas une simple carte de visite mais fait une entrée fracassante dans le paysage rock alternatif hexagonal. C’est un album dense, accrocheur et sincère. Fruit d’une rencontre humaine et musicale qu’on sent profondément authentique. Un coup de cœur et une promesse pour la suite !