Hellfest 2025 : Live report jour 2 (vendredi)
Après une première journée largement centrée sur les Mainstages, ce vendredi s’est révélé plus éclectique, invitant à naviguer des scènes mythiques jusqu’à la confidentielle HellStage. Une véritable odyssée sonore à travers tous les recoins du Hellfest. Et parmi les fils rouges de cette journée, impossible de ne pas saluer la mise à l’honneur des voix féminines. La Mainstage 2 avait fait le choix assumé de programmer exclusivement des groupes féminins ou menés par des frontwomen. Un thème fort… mais loin de s’arrêter à cette seule scène ! D’autres performances marquantes, portées par des artistes féminines, ont également jalonné les scènes de l’Altar ou encore de la Warzone.
Entre coups de cœur inattendus, grosses attentes confirmées et chaleur de plomb, cette deuxième journée fut sans doute la plus accablante physiquement. Et pour conclure ce vendredi en beauté, direction la Temple, où Wind Rose nous a offert un final aussi épique que festif. On aurait volontiers enchaîné avec le rituel chamanique d’Heilung… mais soyons honnêtes à ce stade de la journée la chaleur a eu raison de nous.
WORMSAND – Valley – 10h30
Un set incandescent sous un soleil de plomb
C’est à la fraîche (enfin, façon de parler) qu’on pose les pieds pour la première fois de la journée à la Valley. L’herbe y est encore bien verte et épaisse et on se demande jusqu’à quand.
Originaire de notre région PACA, on ne pouvait pas manquer ce rendez-vous proposé par WORMSAND. Le trio balance un stoner/sludge lourd et massif, avec ce qu’il faut de groove pour te faire hocher la tête sans même t’en rendre compte. Julien, à la guitare, envoie des riffs aussi lourds qu’hypnotiques, pendant que Tom bastonne sa batterie comme si c’était la fin du monde. Et puis il y a Clément. Sa basse ronronne grave et ce timbre de voix, profond et mélancolique, te donne des frissons. Une vraie signature. Le genre de chant qui te cueille sans prévenir, entre désespoir feutré et rage contenue.
Le set monte en intensité au fil des morceaux. On entre direct dans le dur avec « Digging deep », parfait pour entrer dans l’univers de WORMSAND. « Daydream » suit, plus planant, presque psyché. La magie opère. Puis vient « Black Heaven », moment suspendu, lourd de tension et la Valley devient cathédrale. Et pour conclure, ils lâchent « To die alone ». Le public est scotché, moi le premier. Ce final, c’est comme un orage lent qui gronde dans ta poitrine. Poignant, intense et totalement captivant.
Bref, une claque. WORMSAND, c’est le genre de groupe qui n’a pas besoin d’en faire des caisses. Juste trois mecs, du feeling, de la sueur et une musique qui t’aspire dans un tourbillon de sable noir. Un réveil tout simplement en beauté dans cette deuxième journée du Hellfest.
BÉTON ARMÉ – Warzone – 11h05
Les québécois réveillent la Warzone
Le Québec n’a jamais manqué de talents sur sa scène musicale mais rares sont ceux qui parviennent à faire entendre leur voix au-delà de l’Atlantique. Béton Armé, formé en 2018 à Montréal, fait partie de cette poignée d’irréductibles. Avec son punk/oi! rugueux, percutant et fédérateur le groupe a su conquérir un public bien au-delà de son territoire d’origine.
Ce vendredi 20 juin, sous un soleil déjà écrasant, c’est à eux qu’est revenu l’ouverture de la Warzone. Et autant dire que l’énergie n’a pas attendu l’après-midi. Le public est déjà chaud, prêt à en découdre et les premiers pogos ne tardent pas à éclater. Leur chanteur, véritable pile électrique, bondit dans tous les sens, grimpe sur les retours, descend au contact des premiers rangs, hurle dans les visages, sourit et motive les troupes. C’est une fusion immédiate entre la scène et la foule.
Musicalement, le set est implacable. Un mix efficace entre leurs E.Ps passés et leur tout nouvel album Renaissance, fraîchement sorti mi-juin. Les morceaux s’enchaînent sans temps mort : riffs tranchants comme des rasoirs, chants de foule, breaks puissants et rythmiques martiales. Chaque titre devient presqu’un hymne instantané, scandé en chœur. Mention spéciale à l’incontournable « L’union fait la force », dernier titre joué, repris en masse par une Warzone plus que conquise.
CASTLE RAT – Valley – 11h40
Le royaume de la Rat Queen s’impose en majesté sous la Valley
Il est presque midi et malgré un soleil écrasant, la foule est bien là, intriguée ou conquise d’avance.
CASTLE RAT ne laisse personne indifférent. Fondé à New York, ce groupe de doom fantastique, mené à la guitare et au chant par la charismatique Riley Pinkerton, alias The Rat Queen, a rapidement gagné en notoriété grâce à son univers unique. Heavy old-school et théâtre médiéval se mêlent dans une fusion aussi cohérente que décalée.
Dès les premières notes, le décor est planté : riffs plombés, atmosphères épiques et narration fantasy. À ses côtés, la Rat Queen peut compter sur sa troupe : The Count à la guitare solo, The Plague Doctor à la basse et The All-Seeing Druid à la batterie. Ensemble, ils défendent le Royaume contre leur ennemie jurée, La Mort en personne nommée ici The Rat Reaperess.
Costumes travaillés, calice doré, armure et mise en scène délirante ponctuent le set. Mention spéciale pour le morceau « Nightblood », où un duel théâtral oppose la Rat Queen, armée d’une épée, à la terrifiante Reaperess, faux en main. Un moment insolite et captivant, porté par un public à la fois amusé et totalement pris dans l’histoire.
Musicalement, CASTLE RAT assume son héritage doom, très inspiré de Black Sabbath, mais parvient à lui insuffler une énergie neuve, grâce à des compositions solides issues de leur premier album Into the realm et un deuxième déjà très attendu pour la rentrée.
Un concert aussi théâtral que puissant. Voilà pourquoi on aime ce festival : pour ces moments où le Metal devient légende vivante.
BELORE – Temple – 12h15
Fiers ambassadeurs du black atmosphérique du Sud
Alors que la zone de restauration du Hellfest est pleine à craquer, on remonte aux pas de courses de la Valley sous le chapiteau du Temple. Alors que le soleil écrase le site du Hellfest, un vent venu du Sud-Est de la France s’élève doucement. Nous ne pouvions pas manquer BELORE. Originaires de notre région, ces artisans du black atmosphérique incarnent à merveille notre credo : soutenir la scène locale, celle qui nous parle, qui nous ressemble.
Projet fondé par Aleevok (également bassiste de DARKENHÖLD), BELORE convoque un univers épique et onirique. Dès les premières notes de « Sons of the sun », les paysages s’ouvrent : montagnes, rivières, batailles anciennes… La musique, elle, respire l’évasion. L’alternance entre chant screamé, chœurs graves et envolées instrumentales (mention spéciale à la flûte) immerge l’auditoire dans un véritable récit mythique.
Les titres s’enchaînent, lents mais habités. « Storm of an ancient age » captive littéralement, envoûtant un public suspendu aux tensions et relâchements du morceau. On se laisse porter, loin des riffs martelés du reste du festival, dans un moment suspendu.
À la fin du set, les musiciens affichent des sourires sincères, visiblement émus de cette communion intense. Avec cette prestation maîtrisée et habitée, BELORE confirme son ascension dans la scène black atmo/folk et prouve que le Sud-Est a décidément de belles histoires à raconter.
SKILTRON – Temple – 13h35
L’Argentine aux couleurs écossaises
Sous une Altar surchauffée en ce début d’après-midi, les Argentins de SKILTRON ont offert au public un aller simple vers les Highlands… version Patagonie ! Fondée en 1997 à Buenos Aires, la formation s’illustre depuis plus de 25 ans dans un Folk/Power Metal celtique entraînant servi avec une sincérité désarmante. Et pour l’occasion, c’est le français Pereg, armé de sa cornemuse, qui assure la liaison avec le public.
Si son introduction manque encore un peu d’aisance, le sonneur a le mérite de chauffer une fosse déjà bien compacte. Très vite, les riffs enjoués et les mélodies celtiques font leur effet : ça danse, ça tape du pied et sur la fin on a une véritable marée humaine de slamers.
La fusion entre les sonorités traditionnelles (cornemuse, flûte) et l’énergie Heavy du groupe fonctionne à merveille. Sans révolutionner le genre, SKILTRON prouve qu’il mérite largement sa place à l’affiche. Rarement vus en France, ces ambassadeurs du « Bagpipes Metal » repartent sous les vivats, visiblement ravis de l’accueil réservé.
BURNING WITCHES – Altar – 14h20
La sorcellerie heavy au rendez-vous
Elles en rêvaient, elles l’ont fait. Il y a quelques années, les Suissesses de BURNING WITCHES confiaient en interview chez un confrère qu’un jour, elles aimeraient fouler les planches du Hellfest. Ce vendredi 20 juin 2025, c’est désormais chose faite. Originaires de Brugg, dans le canton d’Argovie, les cinq musiciennes ont porté haut les couleurs de leur Heavy Metal. Et si leur présence sous l’Altar peut sembler modeste, au vu du thème 100 % féminin de la Mainstage 2 ce jour-là, elles y avaient pourtant toute leur place.
Mais qu’importe… devant un public nombreux (et pas uniquement à la recherche d’un peu d’ombre !), BURNING WITCHES a livré un set compact mais redoutablement efficace. Le quintet, mené par la charismatique Laura Guldemond au chant, a enchaîné huit titres sans temps mort, entre hymnes guerriers (« Unleash the beast », « Wings of steel ») et atmosphères plus occultes (« Hexenhammer », « The Spell of the skull »).
La fosse répond présente, headbangant sur « The Dark tower » ou scandant les refrains de « Dance with the devil ». L’énergie est authentique, portée par des riffs acérés, une section rythmique au top et une chanteuse en grande forme, entre cris stridents et envolées mélodiques. En clôture, « Evil witch » achève de convertir les curieux restés sous la tente.
Avec leur Heavy Metal rétro assumé et leur attitude sans fioritures, BURNING WITCHES s’imposent pour nous comme l’un des meilleurs concerts de la journée sur cette scène. Un rêve devenu réalité et une promesse pour l’avenir : celui, peut-être, d’un passage en Mainstage la prochaine fois.
LUC ARBOGAST – Temple – 15h10
The Voice… of the Temple
Vendredi après-midi, à la Temple, l’atmosphère bascule soudainement. Au beau milieu de la fureur ambiante générale, Luc Arbogast vient offrir une pause médiévale inattendue mais salvatrice. Connu du grand public depuis sa participation à The Voice sur TF1 il y a quelques années, le Rochelais s’est forgé depuis un univers singulier, entre troubadour moderne et artisan du sacré.
On y est allé d’abord par curiosité, voire pour fuir un soleil écrasant. Mais très vite, c’est la richesse musicale de son set qui retient notre attention : percussions délicates, mélodies habitées et surtout cette voix… Une amplitude vocale impressionnante, capable de s’élever des graves profonds aux envolées lyriques aériennes. On se laisse doucement porter, presque apaisés dans cette bulle hors du temps.
Luc Arbogast joue avec le public, fait chanter les hommes et les femmes séparément, toujours avec humour. Il plaisante, sourit, sans jamais rompre le charme de cette transe acoustique. Moment fort du concert : une reprise du thème de Game of Thrones, à la fois épique et intimiste. Cerise sur le luth : la participation de Necurat (Bliss Of Flesh) vient sur trois morceaux apposer un growl inattendu mais étonnamment complémentaire.
Au final, un set qui aura surpris, charmé et surtout offert une respiration bienvenue. Le genre de moment qu’on n’attendait pas… et qu’on n’oubliera pas.
NERVOSA – Altar – 16h00
Puissance au féminin, sans compromis
NERVOSA monte sur scène pour ce qui sera sans conteste l’un des sets les plus brutaux de la journée. Le public, déjà dense grâce à la programmation pagan voisine et à la recherche d’un peu d’ombre, remplit la tente à ras bord. Après avoir arpenté les routes pour le Warm-up Tour du Hellfest quelques semaines plus tôt, le groupe brésilien est de retour sur les terres clissonnaises avec une détermination intacte.
Si la setlist n’a guère évolué depuis le warm-up, elle reste toujours d’une efficacité redoutable. Seule différence notable : la présence d’Emmelie Herwegh à la basse, remplaçant temporairement Hel Pyre. Un changement discret sur le papier mais qui n’entame en rien la puissance du quatuor.
Sur scène, Prika Amaral impressionne toujours autant par son charisme abrasif et son chant toujours plus écorché. Le Thrash/Death Metal de NERVOSA claque fort, très fort. Le son est brutal, direct, ponctué de passages plus groovy ou même légèrement punk.
Le public répond présent, les nuques s’agitent et le pit s’enflamme peu à peu. Plus qu’un espoir de la scène extrême féminine, elles sont aujourd’hui une référence solide du Thrash international.
ROYAL REPUBLIC – Mainstage 1 – 16h40
Le Rock’n’roll suédois en mode perfecto et bonne humeur
Les Suédois de ROYAL REPUBLIC déboulent sur la Mainstage 1, tous en noir, perfectos sur le dos et baskets blanches impeccables. Sous un soleil de plomb, le contraste est saisissant et immédiatement, la température monte encore d’un cran. Dès « My house », tiré de leur dernier album Lovecop, le ton est donné : énergie débordante, refrains entêtants, humour. Adam Grahn, frontman et véritable showman, fait le spectacle à lui tout seul.
La setlist navigue dans tous les recoins de leur discographie. Très Rock, on passe de « Getting along » à « Full steam spacemachine » en passant par « Tommy-Gun ».
Mention spéciale également à « Boomerang », introduit avec l’humour décalé d’Adam, jamais à court de vannes. Guitare acoustique en main, il explique qu’il tient là « l’arme sexuelle la plus dangereuse au monde ». Il imagine la fin de journée typique au camping du Hellfest : trop de soleil, trop de bières, et là… un certain « François » dégaine « Wonderwall » d’OASIS. Rires immédiats dans la foule, qui se reconnaît sans mal dans la scène. Mais Adam rassure aussitôt. Ici, la guitare acoustique va être utilisée de manière professionnelle. Tout le monde peut se sentir en sécurité en regardant ROYAL REPUBLIC jouer en acoustique…et surtout, comme il dit : « personne ne tombera enceinte aujourd’hui, c’est une promesse ». Une transition parfaitement dosée entre la blague potache et un morceau accrocheur, qui résume bien l’esprit du groupe : fun, second degré et efficacité scénique.
Deuxième mention spéciale pour la reprise survitaminée de « Battery » de METALLICA, qui retourne la fosse en quelques secondes. Même à cette heure brûlante, personne ne reste immobile. On saute, on chante, on tape dans les mains. Un pur moment de communion Rock. Pour leur première apparition au Hellfest, les Suédois signent un show impeccable, fun et furieusement efficace.
SEPTARIA – Hellstage – 18h05
Le Sud met le feu à la Hellstage
Il est 18h05 au HellCity Square et le soleil cogne encore fort sur la Hellstage. Pas de quoi freiner SEPTARIA, bien décidés à marquer de leur empreinte ce moment clé. Après un petit souci de son en début de set – vite maîtrisé – les choses sérieuses commencent. Et dès les premiers riffs, c’est une explosion d’énergie.
Il suffit de jeter un œil au premier rang pour comprendre. Une véritable petite armée de t-shirts à l’effigie du groupe a fait le déplacement depuis le Sud. Depuis janvier, la tournée bat son plein et ça se sent. Le set est maîtrisé, affûté, incarné. Sur cette scène pourtant excentrée, la visibilité est immense et SEPTARIA le sait. Ils jouent avec les tripes, sans retenue. Très vite, la foule s’épaissit, happée par la puissance de leur son.
Le public entre en transe : ça pogote, ça headbangue, un wall of death surgit même comme une évidence. Chaque titre provoque une émotion différente : la tension monte sur « Moment présent », s’élève dans les cieux avec « Sagittarius », plane avec « Astar », explose sur « Centaure », se tord avec « Psyché » et s’achève dans l’éther avec « Sky’s Words », malgré la chaleur accablante qui met Baptiste – seul en plein soleil – à rude épreuve sur son saxophone.
À 18h50, c’est l’ovation. Des cris, des sourires, des yeux qui brillent sur scène. Et une foule qui file vers le merch : des curieux devenus fans en moins d’une heure. Les Vauclusiens repartent avec un moment qui restera gravé à jamais dans le marbre… en attendant de les voir un jour jouer de l’autre côté de la cathédrale.
THE HU – Mainstage 1 – 20h35
La revanche mongole en Mainstage
Pour ceux qui étaient là lors de leur première venue au Hellfest, ils étaient bien trop à l’étroit sous la Temple en 2023. Cette année, THE HU revient en conquérant, hissé sur la Mainstage 1 qu’il mérite amplement. Et dès les premières notes d’« Upright destined Mongol », la clameur du public confirme que l’heure est venue : le Metal guerrier des steppes peut enfin déployer ses ailes.
Flanqués d’une scénographie monumentale dominée par leur emblème totémique, les musiciens enchaînent les titres cultes comme « Black thunder »,« Wolf totem » ou « Yuve Yuve Yu » avec une rigueur martiale. Le chant diphonique (khöömii), les morin khuur (violons à tête de cheval) et le tovshuur (luth mongol) résonnent avec une intensité quasi mystique. Le public, hypnotisé, scande des « Hu! Hu! Hu! » qui résonnent comme un cri de guerre partagé.
Apothéose inattendue lors de leur version réinterprétée de « The Trooper » d’IRON MAIDEN qui, entre guimbarde, riffs heavy et pyrotechnie, déclenche une pluie de slams.
Plus qu’un concert, c’est une cérémonie. THE HU transforme la plaine du Hellfest en plaine de Mongolie, avec ses hymnes ancestraux en version amplifiée. Un triomphe total.
WITHIN TEMPTATION – Mainstage 2 – 21h45
L’art de la guerre selon Sharon den Adel
Deux ans après leur passage sur cette même Mainstage, WITHIN TEMPTATION est de retour au Hellfest, porté par un nouveau souffle. Cette fois, la setlist est un peu raccourcie (14 titres contre 16 en 2023) mais l’impact reste intact. Seules deux chansons changent, mais l’ordre, l’intensité et l’intention donnent un autre relief au spectacle.
Dès l’ouverture avec « We go to war », le ton est donné : un message clair de résistance, appuyé par un visuel de guerre en fond d’écran et une apparition marquante de Sharon den Adel. La chanteuse néerlandaise, fidèle à son engagement et à sa créativité, arbore un corset aux couleurs du drapeau français, une coiffe étoilée noire et un masque doré couvrant ses yeux. Une silhouette à la fois mystique et combattante, comme une Marianne moderne face à la barbarie. Sharon arbore d’ailleurs un drapeau ukrainien peint sur son avant-bras droit et rappellera l’importance de la démocratie en lançant « Je n’aime pas qu’on nous dise quoi penser » avant de débuter « Don’t pray for me ».
Le décor, quant à lui aussi, impressionne. Deux blocs de trois colonnes géantes encadrent la scène, rappelant les temples antiques, qui donnent une aura solennelle. Musicalement, le mélange entre Metal moderne et sympho épique est parfaitement dosé. Les morceaux récents comme « Bleed Out » côtoient des classiques réinventés comme « Stand my ground ». Mais c’est la fin du concert qui scelle la magie : « Mother earth », dernier morceau, réveille la part féerique et originelle du groupe. Le public chante à l’unisson, submergé par l’émotion. WITHIN TEMPTATION prouve une fois de plus qu’il reste un pilier incontournable du Metal émotionnel, spectaculaire et engagé.
WIND ROSE – Altar – 22h50
Les italiens de Wind Rose clôturent la journée en puissance
La journée ayant été éprouvante à cause de la chaleur on décide d’écourter notre running order. Exit Heilung, direction la Temple. Fondé en 2009 à Pise, en Toscane, WIND ROSE a débarqué sur la scène du Hellfest comme une armée en conquête, offrant un final de soirée aussi épique que festif. Dignes héritiers d’un Power Metal théâtral et guerrier, les italiens ont transformé la tente en véritable hall des montagnes. Le public, visiblement conquis d’avance, est venu en nombre. Dans la foule compacte, de nombreuses fausses pioches gonflables et autres marteaux en plastique sont brandis haut, comme pour répondre à l’appel des montagnes. Aussi, l’ambiance est électrique, bon enfant et totalement immersive.
Francesco Cavalieri, en chef de clan sous son costume de guerrier nain, harangue les festivaliers avec un enthousiasme débordant. Leur entrée sur « Dance of the axes » a immédiatement mis l’ambiance, suivie d’un enchaînement de morceaux taillés pour la scène : « Drunken dwarves », « Rock and Stone » ou encore « Mine Mine Mine! » résonnent comme des cris de guerre. Malgré une chaleur écrasante, l’énergie ne faiblit pas. On saute, on slamme, on rit. C’est bien sûr « Diggy Diggy Hole », interprété dans une version étendue, qui provoque l’ovation la plus forte. Même ceux massés à l’extérieur reprennent le refrain en chœur qui fait trembler le sol comme une armée de nains en marche. Pour conclure, WIND ROSE choisis l’imposant « I am the mountain », morceau lent, majestueux et fédérateur. Un final grandiose qui résonne comme un serment ancien gravé dans la pierre. Une vraie victoire pour le Dwarf Metal.
Encore une journée bien remplie qui s’achève sous le ciel de Clisson, avec son lot de sueur et de décibels. On a vibré sous les tentes, pris des claques en Mainstages, découvert de belles pépites et retrouvé des valeurs sûres.
Cette deuxième journée confirme ce que le Hellfest sait faire de mieux : rassembler, bousculer, faire vibrer les corps et les cœurs, du premier riff au dernier blast. Et si les jambes commencent à tirer, les regards brillent encore. On en redemande !
Envie de prolonger le voyage en enfer ?
Chaque journée a eu son lot de moments forts, de découvertes et de shows dantesques.
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