FURYA – « Eternal fight »
Un retour qui frappe juste et qui fait du bien
FURYA, formation toulousaine fondée en 1998, a connu une première vie riche en concerts et cinq E.Ps, puis une longue pause, avant une résurrection en 2021. Eternal fight, sorti le 14 novembre chez M&O Music, est le premier album complet qui sonne comme une nouvelle fondation.
Après le morceau-intro « Twilight », l’album ouvre avec « Let me rise » un titre solide qui pose les jalons. Dès les premières secondes, l’orientation est claire. FURYA joue un Heavy Metal mélodique nourri de Power Metal et de touches symphoniques subtiles. Les guitares installent le décor avec des riffs précis et des solos bien dosés. La batterie maintient une allure vive et donne un vrai relief aux morceaux. La production respire et laisse de la place à chaque instrument. On sent l’envie d’être puissant sans tomber dans le trop-plein.
Mais ce qui frappe le plus, c’est la lumière. Eternal fight enveloppe plutôt qu’il ne bouscule. C’est un Heavy qui réchauffe, qui reconnecte à ce que ce style peut avoir de plus galvanisant. La voix de Marjorie joue d’ailleurs un rôle clé dans cette impression. Avec son timbre clair, elle reste posée sans excès lyrique inutile. C’est ce choix qui donne à l’album son côté lumineux, presque réparateur.
Le titre « Eternal fight » résume bien l’esprit du disque. Le morceau alterne volonté, tension et envolées mélodiques. Le refrain accroche vite et laisse une vraie trace. On y trouve cette énergie simple qui parle aux amateurs de Heavy.
« Ashes of time » quant à lui débute en douceur, avec une intro au piano presque nostalgique qui contraste avec le retour des guitares. FURYA montre qu’il sait gérer les transitions sans casser le rythme. Aussi, le titre gagne en intensité et reste l’un des plus évocateurs avec son refrain très catchy.
« Swallowed by the night » opère un vrai changement d’atmosphère, s’ouvrant sur une voix de conteur qui plante le décor et nous entraîne dans son récit. Le morceau joue sur la narration et accélère le tempo.
Le disque se permet aussi quelques structures plus développées comme avec « Hope for a new dawn« . Plus long, ce morceau expose toutes les facettes du groupe : dramatique léger, envolées mélodiques, vitesse maîtrisée, petites touches de mélancolie. C’est l’un des titres les plus complets et les plus aboutis.
Et puis il y a ce final, plus rapide, qui relance la machine avant l’extinction des feux. FURYA aime le Heavy qui avance, qui porte, qui donne envie de relever la tête.
Eternal fight est un album solide, sincère et cohérent. Le groupe ne cherche pas à casser les codes. Il préfère les maîtriser et nous les livrer avec honnêteté. Le plaisir de jouer est palpable. L’identité se renforce. Les mélodies accrochent. Les thèmes touchent juste.
L’album porte bien son nom : c’est une lutte ! FURYA montre qu’un « combat éternel » peut aussi devenir une belle ascension. Une lumière qu’on rallume. C’est ce Heavy qui a construit nombre d’entre nous, celui qu’on redécouvre comme une bouffée d’air quand tout semble trop gris. Celui qui te donne envie de serrer les poings. Celui qui te remet debout. Un disque qui ne change pas les règles, mais qui prouve que la persévérance reste la meilleure arme. Une victoire patiemment construite et sûrement pas la dernière.

